C’est une nouvelle qui est pour le moins étonnante. Des chercheurs australiens ont découvert que sous l’effet de la peur, la forme en double hélice de l’ADN de notre cerveau se modifie, révèle Daily Geek Show. Ce processus n’est pas définitif et peut être inversé grâce à une enzyme.
Lorsque l’on ressent de la peur, notre cerveau cherche alors à la contrebalancer à tout prix en ayant recours à des souvenirs positifs. Selon les chercheurs, cette capacité à contrôler la peur reposerait sur la flexibilité de notre ADN. « L’ADN peut adopter une variété de structures différentes », explique Paul Marshall, l’auteur principal de l’étude publiée dans Nature Neuroscience. « La forme la plus courante et la plus reconnue est la double hélice de l’ADN-B, tournant dans le sens des aiguilles d’une montre. » Une autre forme d’ADN existe, la même que l’ADN-B mais dans le sens inversé, appelé ADN-Z. Des précédentes recherches avaient établi un lien entre l’ADN-Z et certaines maladies comme le cancer ou la maladie d’Alzheimer.
Trouver le juste milieu
Voulant en savoir plus sur cet ADN-Z, l’équipe de scientifiques s’est intéressé à une enzyme appelée ADAR1, capable de se fixer sur l’ADN-Z. En désactivant cette enzyme dans le cortex préfrontal, les souris continuaient à avoir des souvenirs de peur, mais elles n’arrivaient pas à les contrebalancer par des souvenirs plus positifs. Cette découverte suggère que l’ADN-Z se forme lorsque le sujet éprouve de la peur, et que c’est grâce à l’enzyme ADAR1 que la forme d’ADN peut retourner à son état initial d’ADN-B. Selon les chercheurs, plus la structure de notre ADN est flexible, plus notre mémoire le sera également. « Les souvenirs de peur peuvent être très utiles pour la survie, mais ils ont également tendance à entraver un fonctionnement normal », souligne Paul Marshall.
Et les chercheurs voient déjà plus loin. Selon eux, trouver l’équilibre entre la peur et l’extinction de celle-ci aiderait les personnes souffrant de phobies ou de stress post-traumatique. « Plus nous comprenons ce mécanisme, plus nous avons de chances de trouver de meilleurs traitements pour soigner ces affections », conclut l’un des chercheurs.