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Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie

Un stand dédié au dépistage des étudiantes et des invités entrant à Kibera School for Girls à l’entrée de l’école du bidonville de Kibera à Nairobi, le 7 août 2020. L’OMS et l’Unicef sont en faveur de la réouverture des écoles.

L’Afrique comptait le jeudi 20 août plus d’un million de cas de coronavirus confirmés. Selon le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, les pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19 sont l’Afrique du Sud, avec 596 060 cas dont 12 423 décès, l’Égypte, avec 96 753 cas dont 5 184 décès, le Nigeria, avec 50 488 cas dont 985 décès, le Ghana, avec 43 094 dont 256 décès, ou encore le Maroc, avec 46 313 cas dont 743 décès

 • Le CDC Africa confiant dans la suite de la gestion de la pandémie

Après avoir observé une baisse du nombre moyen de personnes quotidiennement testées positives au Covid-19 la semaine dernière, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine John Nkengasong a annoncé y voir un « signe d’espoir » dans le combat contre la maladie sur le continent.

La moyenne en Afrique la semaine dernière était de 10 300 nouveaux cas par jour, contre 11 000 la semaine précédente, a indiqué le directeur du CDC Afrique lors d’une conférence de presse à Addis Abeba.

« Nous avons commencé à lentement aplatir la courbe », a-t-il déclaré, précisant que les officiels accueillaient la nouvelle de cette légère amélioration avec « un optimisme prudent ». « Il est (encore) très, très tôt. Nous avons affaire à un virus très sensible qui se répand très rapidement, mais il est important d’identifier ces tendances légères qui sont positives », a-t-il ajouté.

L’Afrique avait recensé jeudi matin 1 147 369 cas de nouveau coronavirus, dont la moitié en Afrique du Sud, qui comptabilise le cinquième plus grand nombre de cas au niveau mondial. Dans le pays le plus contaminé d’Afrique, le nombre quotidien de nouveaux cas a chuté d’un maximum de 12 000 par jour à en moyenne 5 000.

• L’OMS et l’Unicef en faveur de la réouverture des écoles

L’Organisation mondiale de la santé comme l’Unicef préconisent aux gouvernements africains de favoriser la réouverture sécurisée des établissements scolaires. Selon une enquête de l’OMS, sur 39 pays d’Afrique subsaharienne, seulement six d’entre eux ont entièrement rouvert leurs écoles. Dans 14 pays, elles restent pour l’instant fermées, et dans 19 pays, elles sont partiellement rouvertes pour les classes d’examen.

L’OMS et l’Unicef s’inquiètent des conséquences d’une interruption prolongée des fermetures d’établissements, comme une intensification de l’insécurité alimentaire, des violences contre les enfants, de l’exploitation, et des grossesses infantiles. « Nous ne devons pas nous laisser distraire par nos efforts pour contenir la Covid-19 et nous retrouver avec une génération perdue. Tout comme les pays ouvrent des entreprises en toute sécurité, nous pouvons rouvrir les écoles. Cette décision doit être guidée par une analyse approfondie des risques afin de garantir la sécurité et par des mesures clés telles que la distanciation physique », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, la Dr Matshidiso Moeti.

Les deux organisations internationales ainsi que la Fédération internationale de la Croix-Rouge (IFRC) recommandent de mettre en place un échelonnement de la journée scolaire entre les classes et d’espacer les tables entre les élèves pour respecter la distanciation physique. L’installation de dispositifs pour le lavage des mains et le port du masque sont également recommandés.

• Inquiétudes concernant la hausse des cas de coronavirus en Libye

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se dit inquiet de la forte hausse du nombre des contaminations en Libye : depuis le mois de juin, les cas confirmés ont été multipliés par 15. Le président du CICR, Peter Maurer, a pu rencontrer à Benghazi l’homme fort de l’est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, ainsi que des responsables du Croissant-Rouge, pour discuter de la lutte contre la propagation du virus. À Tripoli, il s’est également entretenu avec Premier ministre du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj. Selon Peter Maurer, ces discussions représentent un signal positif dans la prise de conscience croissante de l’importance du travail des humanitaires pour endiguer la pandémie. Le CICR a également repris ses visites dans les prisons de Misrata, Tripoli et Benghazi.

• Au Maroc, de nouvelles restrictions dans les grandes villes du pays

Les mesures de restrictions sont renforcées dans les villes de Marrakech et de Casablanca, selon un communiqué officiel publié ce jeudi. Des « autorisations de circulation exceptionnelles » sont désormais imposées aux résidents lors de leurs déplacements. À Marrakech, plusieurs quartiers foyers de l’épidémie vont être isolés du reste de la ville, et les heures d’ouvertures des commerces et restaurants vont être réduits. Les contrôles de la circulation aux entrées et aux sorties de la métropole vont également être renforcées. À Casablanca, plusieurs plages sont désormais fermées. Les plages proches de la capitale Rabat sont également fermées depuis ce mardi. Auparavant, plusieurs quartiers avaient déjà été isolés à Tanger, Casablanca, Rabat et Marrakech pour limiter la propagation du coronavirus. Le royaume fait face à une recrudescence des contaminations dans le pays depuis le début du mois d’août : plus de 1 000 nouveaux cas confirmés sont enregistrés tous les jours. 46 313 cas et 743 décès sont enregistrés depuis le début de l’épidémie.

• Le Congo rouvrira ses frontières aériennes ce lundi

Au Congo, la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus a décidé de la réouverture des frontières aériennes du pays dès ce lundi 24 août. Les frontières terrestres, fluviales et maritimes, ne sont en revanche pas concernées par la mesure : seul le transport du fret peut y circuler. L’ensemble des frontières étaient fermées aux voyageurs depuis la fin du mois de mars.

• Sierra Leone : le paludisme profite de la peur du Covid-19

En Sierra Leone, le nombre de cas de paludisme a considérablement augmenté durant la pandémie. Fuyant les hôpitaux de peur de contracter le Covid-19, les personnes contaminées par le paludisme arrivent aux centres de santé dans des situations bien plus critiques qu’avant l’arrivée de la pandémie du nouveau coronavirus dans le pays. Le manque de suivi médical adéquat est particulièrement dangereux pour les enfants pendant l’actuelle saison des pluies, lorsque le paludisme flambe en raison de l’augmentation de la population de moustiques. Quelque 219 millions de personnes ont été infectées du paludisme dans le monde en 2017, 435 000 en sont mortes. Plus de 90% des victimes sont africaines, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous faisons face à une épidémie de malaria, avec des symptômes de malnutrition sévère pour la plupart des enfants qui arrivent à l’hôpital », explique la pédiatre belge Laure Joachim, membre de l’équipe médicale de MSF à l’hôpital de Hangha, installé à Kenema, la troisième plus grande ville du pays. Par crainte de contamination au coronavirus, de nombreux parents préfèrent se tourner vers la médecine traditionnelle, aggravant parfois les pathologies. Les fausses informations relatives au Covid-19 contribuent également à éloigner les patients des hôpitaux et des postes de santé, qui sont généralement sous-équipés.

En conséquence, le paludisme continue à « causer de grandes souffrances et à décimer des familles » en Sierra Leone, malgré la distribution par le gouvernement depuis mars de quatre millions de moustiquaires, déplore le responsable des maladies infectieuses du ministère de la Santé, Samuel Juana Smith. Officiellement le pays n’a recensé que quelque 2 000 cas de Covid-19, dont 69 décès.

• Le couvre-feu allégé au Zimbabwe

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Au Zimbabwe, les autorités raccourcissent le couvre-feu imposé pour limiter la propagation du coronavirus. Il commencera désormais à 20h, au lieu de 18h précédemment, jusqu’à 6h du matin. Les heures entre lesquelles les magasins peuvent ouvrir ont également été rallongées : les commerces doivent maintenant fermer à 16h30 au lieu de 15h. Dans le pays, 5 643 cas confirmés et 150 décès ont été enregistrés depuis le début de la pandémie.

• En Namibie, des rumeurs sur les qualités curatives des excréments d’éléphants

Le gouvernement namibien a mis en garde sa population contre des rumeurs affirmant que les excréments d’éléphants soignent le Covid-19. « Nous avons vu sur les réseaux sociaux des personnes vendant des excréments à des prix exorbitants. Il y a toute une frénésie derrière cette rumeur », s’inquiète le porte-parole du ministre de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme, Romeo Muyunda.

Aucune propriété curative du Covid-19 n’a été décelée dans les excréments d’éléphants, a affirmé le ministre de la Santé Kalumbi Shangula, qui a rappelé qu’aucun remède n’existait à ce jour.

La Namibie fait face depuis plusieurs semaines à une recrudescence du nombre de contaminations. La capitale Windhoek est devenue le nouvel épicentre de l’épidémie dans le pays. Au total, 4 665 cas confirmés et 39 décès ont été recensés.

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