Cinq jours après la tenue d’une réunion de réconciliation tenue dans les services du gouverneur de la région de l’Ouest aucun communiqué officiel n’indique que les hostilités sont terminées. La neutralité proclamée par le patron de la société Congelcam est prise avec des pincettes.
Le calme est loin d’être revenu au sein de la communauté Bamougoum, malgré la réunion de réconciliation présidée le 24 juin dernier par le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine. Cette rencontre tenue au cabinet de patron de la région a principalement regroupé autour de Awa Fonka Augustine, Sylvestre Ngouchinghé, sénateur de la région de l’Ouest, chef de la délégation permanente départementale du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans la Mifi et principal dirigeant de la société Congelcam s.a Roger Tafam, maire de la ville de Bafoussam, le Fo’o Mitterrand Moumbé Fotso, chef supérieur de 1er degré du groupement Bamougoum et Norbert Petou, promoteur d’un complexe scolaire en construction au lieu-dit Kena à Bamougoum.
A proximité de la résidence du milliardaire et sénateur
Au cours de cette réunion de crise, l’autorité traditionnelle auteur d’une lettre épistolaire datée du 18 juin 2024, reproche à l’élu local, qui par ailleurs est notable dans sa cour sur le titre traditionnel de «Mbe Ndefoe Teuboh Tadiyack », sa défiance vis-à-vis de l’institution « cheffale » au motif de ce que le maire Roger Tafam, en dépit des pressions occultes, n’a pas donné son quitus afin que sieur Norbert Petou, protégé du chef des Bamougoum, reçoive un permis de bâtir pour valider des constructions entreprises au lieu-dit Kéna à proximité de la résidence du milliardaire et sénateur Sylvestre Ngouchighé et du lycée de Bafoussam rural-Kena. Interpellé par le gouverneur de la région, le sénateur Sylvestre Ngouchinghé a nié son implication comme manœuvrier afin que le maire de la ville refuse d’octroyer un permis de bâtir à Norbert Petou afin que l’ouvre le complexe scolaire en gestation. Le patron de Congelcam s’est dédouané en indiquant qu’il ne manipule aucunement les décisions ou les actions du maire de ville. Cet argument est rejeté par certains acteurs politiques dans la Mifi. « Le maire de ville ayant perdu la face devant son mentor politique, le sénateur Sylvestre Ngouchinghé a voulu se racheter en torpillant la procédure d’obtention de permis de bâtir initié par Norbert Petou. Car dès que le chef des Bamougoum a cédé ledit espace à monsieur Petou, Sylvestre Ngouchinghé a manifesté son opposition. Il est allé rencontrer le chef pour solliciter le même endroit dans l’optique d’y construire une esplanade pour abriter des cérémonies ou y hisser des bâtiments. Le chef ne pouvant pas renoncer à la transaction initiale entreprise avec sieur Petou est entré en froid avec Sylvestre Ngouchinghé », explique notre source.
Un lycée sur un site connu de tous comme naguère marécageux ?
Au terme de cette rencontre, des sources proches du maire de ville font savoir que Norbert Petou n’a jamais prouvé auprès du patron de la région de l’Ouest comment il a introduit un dossier de permis de bâtir au service chargé de l’urbanisme à la communauté urbaine de Bafoussam. Une élite du groupement résidant à Yaoundé et joint au téléphone par nos soins s’oppose dénonce cette position du maire de ville. Elle soutient que l’initiateur du complexe scolaire en gestation a soumis un dossier de construction et a suivi la procédure prévue par la loi, en commençant par la commune d’arrondissement de Bafoussam IIIème. Cet acteur politique pense qu’il s’agit d’un affrontement stérile entre trois élites. Il n’est pas loin de conclure que les uns et les autres ne se jalousent pour rien. Il plaide pour le Fo’o Mitterrand Moumbé de Bamougoum et insiste que le maire de la ville doit délivrer un permis de construire à sieur Petou afin qu’il ouvre ce complexe scolaire projeté pour délivrer un enseignant technique et professionnel pour favoriser cette « jeunesse soucieuse d’une éducation polyvalente » et inscrite dans la perspective d’un « auto emploi efficace et décent. Selon un document en notre possession, sa demande a été rejetée au niveau de cette mairie. A la suite des recoupements, on apprend que la Loi N° 2004-003 du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun a été, selon le maire de ville, violée par sieur Norbert Petou. Notre informateur introduit dans les milieux des dignitaires originaires de Bamougoum fait savoir que le site choisi par sieur Petou pour son projet est adéquat. Car, il est similaire à celui où l’Etat a construit le lycée de Bafoussam-rural Kena depuis des années. Mais au finish, même l’Etat, avait-il raison d’ériger un lycée sur un site connu de tous comme naguère marécageux ? Isidore Mbala Mbala